Un article de Florian, Product Manager Essaim.
En tant que Product Manager Essaim, je travaille au quotidien sur l’application du modèle de la Capacité d’Agir dans un contexte pédagogique pour accompagner les écoles et les organismes de formation à créer des parcours de formations impactants… et pourtant, c’est dans mes baskets, sur les sentiers, que j’en ai le plus ressenti la justesse.
Une résonance étonnante dans ma pratique du trail running.
On le sait tous, il faut bien se connaître pour progresser, quel que soit l’objet que l’on cherche à améliorer. Mais dans le cadre sportif, on sous-estime souvent l’importance des compétences comportementales (soft-skills) et de l’agentivité pour identifier nos forces, nos limites, nos capacités d’apprentissage et d’adaptation.
Ces compétences sont pourtant des leviers indispensables pour comprendre et agir sur nous-même et sur notre environnement, ainsi optimiser nos performances en toute sécurité physique et mentale.
Le trail running, ce n’est pas juste une affaire de mollets ! Car sur les sentiers, comme dans la formation, la performance ne repose pas uniquement sur l’effort ou la technique. Elle repose sur 2 leviers fondamentaux, que j’ai appris à reconnaître à chaque foulée.
C’est une expérience totale, où deux dimensions psychologiques fondamentales façonnent la progression :
Voici comment ces deux leviers s’incarnent concrètement, foulée après foulée :
Donner du sens à l’effort
Pourquoi je cours ? Pourquoi affronter le froid, la pluie, la boue, les dénivelés ? Pourquoi se lever à 2h30 du matin pour être sur la ligne de départ d’une course à 5h30 ? (petit dej 3h avant !)
Quand la motivation vient de l’intérieur, une “motivation intrinsèque”, (le besoin de me reconnecter à la nature, de dépasser mes limites, la quête de liberté), alors le mouvement devient engagement. L’action prend racine dans une intention personnelle, pas dans la recherche d’approbation extérieure. Le sens que je donne à ma pratique est ce qui m’ancre et me pousse à continuer.
Se sentir légitime : la permission d’agir
Se sentir “à sa place” sur une ligne de départ, même quand on n’a pas l’allure d’un athlète pro. Accepter qu’on n’a rien à prouver à personne. Qu’on a autant le droit d’être là que les autres.
Me sentir capable d’y arriver
Croire qu’on peut atteindre ce col, terminer cette course de 50 km, malgré la fatigue, malgré les doutes. Pas forcément tout de suite, pas sans douleur, mais croire que le sommet est atteignable. Ce sentiment ne tombe pas du ciel : il se construit.
C’est un travail mental. Un apprentissage.
Et si on se donne des objectifs atteignables, et qu’on augmente progressivement la difficulté pour ne pas se mettre en échec total, chaque montée réussie, chaque course terminée, chaque mur franchi, chaque échec digéré nourrit la confiance pour la suite.
Comme en formation : plus on réussit, plus on ose.
Avoir les moyens de réussir
Je cours mieux quand je suis équipé, préparé, entouré. Le matériel, l’alimentation, l’entraînement, les conseils échangés avec la communauté… Tout ça renforce ma capacité perçue d’agir, d’exercer un contrôle sur moi-même, et sur mon environnement. Sentir qu’on a les ressources à disposition, c’est déjà 50 % du chemin.
Courir pour construire sa capacité d’agir
Le trail est plus qu’un sport : c’est un laboratoire de résilience, d’humilité et d’engagement. Et chaque sortie est une opportunité de renforcer ma capacité d’agir, sur les sentiers comme dans la vie.
Le trail m’a appris que l’action n’est pas qu’un effort physique. C’est un chemin intérieur, où chaque course renforce ma volonté, ma légitimité, ma confiance et ma préparation. Quatre piliers pour bâtir une capacité d’agir solide, sur les sentiers comme dans la vie.
Essaim est un projet co-porté par Humans Matter, CollectivZ, Le Lab RH.
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