La Capacité d’agir, un modèle pour comprendre l'Individu et son écosystème
Le modèle de la capacité d’agir permet de détecter, d’agir et de mesurer l’évolution des facteurs qui nous permettent de développer de nouvelles compétences…
La capacité d’agir c’est quoi ?
C’est la possibilité pour une personne d’agir sur elle-même et sur son environnement. C’est une compétence dynamique et évolutive qui s’acquiert, permettant d’améliorer son apprenance, son développement et celui du collectif.
> Lire L’impératif besoin de développer les soft skills
Les années 1980 ont marqué un tournant dans les Sciences Humaines et Sociales, notamment en psychologie cognitive, avec l’émergence de nouveaux paradigmes. Urie Bronfenbrenner a joué un rôle majeur en introduisant une approche globale du développement de l’individu dans son environnement, lançant ainsi la psychologie environnementale. Avant cela, l’étude se limitait souvent à des aspects biologiques, psychologiques et sociaux, sans explorer les interactions entre ces sphères. Bronfenbrenner a été parmi les premiers à considérer l’individu comme un système interconnecté, introduisant le terme “transaction” pour décrire les influences mutuelles.
Contrairement à la simple “interaction”, la “transaction” reflète la réalité quotidienne dans laquelle nous nous adaptons à notre environnement tout en cherchant à influencer celui-ci. Le projet Essaim, s’inspirant de cette approche, cherche à guider les apprenants dans le développement de leurs propres capacités d’apprentissage et d’action.
Le modèle de la Capacité d’agir, sur lequel repose le projet Essaim, encourage les apprenants à “transiger” avec les situations de manière plus efficace, notamment en les aidant à comprendre comment leurs croyances et leurs perceptions influencent leurs apprentissages.
Voir un exemple d’illustration avec le parcours ‘Je deviens Essaimeur’
La capacité d’agir s’appuie sur 2 éléments principaux
L’agentivité est notre pouvoir d’action, notre capacité d’intervenir sur le monde et les autres.
Etre agentif, c’est être acteur, avoir un rôle, être partie prenante d’un projet.
Le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) désigne les croyances que nous avons sur notre capacité à atteindre des buts ou faire face à des situations avec succès.
Focus : Développement du Sentiment d'Efficacité Personnelle (SEP) : Un Pilier du Modèle de la Capacité d'Agir
Le Sentiment d’Efficacité Personnelle (SEP), moteur de la Capacité d’agir, trouve ses fondements dans la théorie socio-cognitive de Bandura. Bandura souligne l’importance de considérer la transaction plutôt que l’interaction, décrivant et acceptant ainsi une réciprocité complexe entre facteurs personnels, facteurs environnementaux et comportements.
Le SEP, selon Bandura, est l’ensemble sur des croyances de l’individu quant à sa capacité à accomplir avec succès des tâches spécifiques. Il influence la gestion de soi en organisant les actions nécessaires pour atteindre des performances attendues. Le projet essaim s’engage à explorer comment ce mécanisme central guide le choix d’activités, influence les apprentissages et le développement des compétences.
Le Sentiment d’Efficacité Personnelle (SEP), moteur de la Capacité d’agir, trouve ses fondements dans la théorie socio-cognitive de Bandura. Bandura souligne l’importance de considérer la transaction plutôt que l’interaction, décrivant et acceptant ainsi une réciprocité complexe entre facteurs personnels, facteurs environnementaux et comportements.
Focus : Transformation par l'Agentivité et l'Apprenance ; orientations clés pour l'évolution personnelle.
Au cœur de la théorie sociale cognitive de Bandura se trouve l’idée d’agentivité, où l’individu exerce consciemment son influence sur ses actions, son entourage, et son environnement global. L’agentivité, liée à l’autodétermination, repose sur la capacité à se fixer des objectifs, faire des choix et persévérer, avec le Sentiment d’Efficacité Personnelle (SEP) comme pierre angulaire. Le projet Essaim s’engage à comprendre et cultiver cette agentivité, en reconnaissant que son développement s’opère par le biais de transactions, influençant le développement des compétences psychosociales.
Dans cette perspective, le concept d’apprenance, défini par Carré comme un ensemble durable de dispositions favorables à l’action d’apprendre, prend toute son importance. Dans le cadre du projet Essaim, l’apprenance est envisagée comme une compétence à développer, une forme d’agentivité consciente orientée vers les apprentissages. L’autodétermination, le SEP, et les buts personnels sont des piliers essentiels qui impactent l’efficacité des pratiques d’apprentissage.
Dans cette perspective, le concept d’apprenance, défini par Carré comme un ensemble durable de dispositions favorables à l’action d’apprendre, prend toute son importance. Dans le cadre du projet ‘ESSAIM, l’apprenance est envisagée comme une compétence à développer, une forme d’agentivité consciente orientée vers les apprentissages. L’autodétermination, le SEP, et les buts personnels sont des piliers essentiels qui impactent l’efficacité des pratiques d’apprentissage.
Carré propose une approche tridimensionnelle pour étudier cette agentivité tournée vers les apprentissages, à la fois :
- Cognitive : La perception individuelle de la valeur de l’apprentissage.
- Affective : Les émotions individuelles associées à l’acte d’apprendre.
- Conative : Le niveau d’intention d’engagement dans le processus d’apprentissage.
Le projet Essaim invite à devenir l’architecte conscient de son évolution personnelle, en cultivant une agentivité éclairée et une apprenance dynamique. Découvrez comment elles peuvent être des leviers puissants pour transformer les approches personnelles et collectives face aux défis de demain et aux apprentissages de la vie.
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Comment mesurer la capacité d’agir ?
Mesurer le développement de la capacité d’agir dans les dispositifs de formation permet de mesurer leur efficacité
L’apprenance, la capacité d’agir et les soft skills sont étroitement liées. En cultivant l’apprenance, c’est-à-dire la propension à apprendre tout au long de sa vie, on développe chez l’individu un sentiment d’efficacité personnelle et d’influence sur son existence – en d’autres termes, sa capacité à agir.
Les individus acquièrent confiance dans leurs facultés à relever les défis, s’adapter aux changements et progresser dans un environnement complexe.
Comment mesurer la capacité d’agir ?
Grâce à l’Observatoire Dynamique de la capacité d’agir créé par Humans Matter qui permet de mesurer scientifiquement l’action des dispositifs de formation sur la capacité d’agir. En collectant, organisant et valorisant la data, l’observatoire mesure de façon inédite et universelle, l’impact et le développement de la capacité d’agir individuelle et collective.
La capacité d’agir ne se mesure pas directement, c’est en évaluant le degré de croyance d’un individu en son efficacité personnelle et les effets des facteurs environnementaux qui l’entourent – tels que :
Sa manière de percevoir et d’analyser son environnement (stress perçu, contrôle perçu, soutien social perçu)
Ses ressources et capacités internes (cognitives, conatives, sociales, émotionnelles, dispositionnelles…)
Sa capacité à s’ajuster à son environnement pour tenter de modifier la situation (stratégies de coping, assertivité)
Pour aller plus loin, consultez la bibliographie :
- Bandura, A. (1986). Social Foundation of Thought and Action: A Social Cognitive Theory. Prentice-Hall.
- Bandura, A. (1989). Regulation of cognitive processes through perceived self-efficacy. Developmental Psychology, 25(5), 729‑735. https://doi.org/10.1037/0012-1649.25.5.729
- Bandura, A. (1995). Exercise of personal and collective efficacy in changing societies. In A. Bandura (Éd.), Self-Efficacy in Changing Societies (1re éd., p. 1‑45). Cambridge University Press. https://doi.org/10.1017/CBO9780511527692.003
- Bandura, A. (1997). Bandura. F. Angeli
- Bandura, A. (2000). Self-efficacy: The foundation of agency. In Control of human behavior, mental processes, and consciousness: Essays in honor of the 60th birthday of August Flammer. (p. 17‑33). Lawrence Erlbaum Associates Publishers.
- Bandura, A. (2001). Social Cognitive Theory: An Agentic Perspective. Annual Review of Psychology, 52(1), 1‑26. https://doi.org/10.1146/annurev.psych.52.1.1
- Bandura, A. (2006). Toward a Psychology of Human Agency. Perspectives on Psychological Science, 1(2), 164‑180. https://doi.org/10.1111/j.1745-6916.2006.00011.x
- Baron, R. M., & Kenny, D. A. (1986). The moderator–mediator variable distinction in social psychological research: Conceptual, strategic, and statistical considerations. Journal of Personality and Social Psychology, 51(6), 1173‑1182. https://doi.org/10.1037/0022-3514.51.6.1173
- Bronfenbrenner, U. (1996). The Ecology of Human Development: Natural Experiments and Planned. Artes Médicas.
- Lazarus, R. S., & Folkman, S. (1984). Stress, coping and adaptation. Springer.
- Preacher, K. J., Rucker, D. D., & Hayes, A. F. (2007). Addressing Moderated Mediation Hypotheses: Theory, Methods, and Prescriptions. Multivariate Behavioral Research, 42(1), 185‑227. https://doi.org/10.1080/00273170701341316
- Rotter, J. B. (1966). Generalized expectancies for internal versus external control of reinforcement. Psychological Monographs: General and Applied, 80(1), 1‑28. https://doi.org/10.1037/h0092976
- Thorndike, E. L. & Columbia University. (1932). The fundamentals of learning. Teachers College Bureau of Publications. https://doi.org/10.1037/10976-000